Le pont invisible (Julie Orringer)
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LITTERATURE
« Un jour, il lui raconterait que leur histoire avait commencé à l’Opéra royal, la veille de son départ à Paris par l’Express de l’Europe de l’Ouest. »
Polaner, un ami d’Andras, se remet peu à peu de l’agression homophobe qu’il a subie. Après plusieurs semaines d’alitement, il constate qu’il aurait bien besoin d’une coupe de cheveux. Mais il ne se sent pas le courage d’affronter un barbier.
Julie Orringer, Le pont invisible, Editions de l’Olivier 2013, p. 226. Traduction: Josée Kamoun
Le pont invisible (The Invisible Bridge) de Julie Orringer m’a été offert par un ami.
Il contient beaucoup des choses qui me sont chères.
Il se déroule en grande partie à Budapest, ville que j’ai découverte en 2010 et qui m’a fasciné. (A tel point que j’y suis retourné plusieurs fois et que je me suis même mis à apprendre le hongrois – un apprentissage aujourd’hui abandonné).
Une histoire qui commence en 1937 pour ne s’achever que septante ans plus tard. J’ai toujours aimé ces grandes fresques, qui nous offrent un condensé de temps et nous donnent la chance de vivre une vie entière le temps d’une lecture.
Des personnages sympathiques, auxquels on s’attache rapidement et qu’on a envie de suivre à travers toutes ces années.
En particulier, un personnage principal auquel je m’identifie facilement. Jeune Hongrois, Andras Levi débarque à Paris pour y étudier à l’Ecole spéciale d’architecture. Par exemple, ses aventures d’étudiant étranger à Paris ne sont pas sans évoquer certains souvenirs de mon séjour à Osnabrück, lorsque j’étudiais à la German Musical Academy. Et les détails de son job d’étudiant, dans les coulisses du Théâtre Sarah Bernardt me rappellent certains aspects du quotidien de mon travail, dans les coulisses d’un autre théâtre…
Le contexte de l’Europe de la Seconde guerre mondiale, riche en situations extrêmes. Des situations qui obligent les personnages à poser des choix, parfois impossibles, et à travers eux, à se révéler.
Des personnages qui se révèlent d’une grande humanité.
Une écriture belle et raffinée.
Bref, un livre qui avait tout pour devenir un de mes livres préférés.
Et qui l’est devenu.
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