That Devil Called Love (Lynda Chater)

Lynda Chater That Devil called love

LITTERATURE


« J’ai rencontré le Diable pour la première fois le jour où j’ai été renvoyée de la bibliothèque. »

Calendrier de l'Avent 12 décembre

Cet article est la douzième fenêtre de mon calendrier de l’Avent littéraire. Chaque jour du 1er au 25 décembre 2021, je partage avec vous un livre qui m’est cher: je vous en lis un de mes passages préférés et vous raconte en quelques mots l’histoire de ce livre et mon histoire avec lui.

Après Oscar et la dame rose, La Belle aux oranges et Nos étoiles contraires, qui mettent en scène la maladie et la mort, finissons cette deuxième semaine de l’Avant avec un roman « feel good«  !

Dernières négociations entre Harriet et Mephisto avant la signature du pacte faustien.


Lynda Chater, That Devil Called Love, Pocket Books 1999, p. 51-52. L’extrait est traduit par mes soins (à ma connaissance, il n’existe pas de traduction française du livre).

J’avoue que j’ai un peu hésité à inclure That Devil Called Love (Ce diable qu’on appelle amour) de Lynda Chater dans mon calendrier. Un peu comme un plaisir coupable qu’on aurait honte d’avouer. Mais il ne faut pas bouder son plaisir. Il est des occasions où les livres feel good, ces livres qui font du bien… font du bien ! (Et à en juger par l’avalanche de films de Noël, la période de l’Avent semble être une de ces occasions.)

Je n’aurais sans doute jamais lu ce livre s’il ne m’avait pas été conseillé. Ce n’est certainement pas sa couverture, très roman de gare, qui m’aurait attiré. Quant à sa phrase d’accroche – « How far would you go for love ? » (l’italique est d’origine)- elle aurait plutôt eu tendance à me faire fuir. Et cela aurait été fort dommage. Car j’ai beaucoup aimé lire ce livre. Et le relire. Et le re-relire. (Oui, tant qu’à faire, autant que l’aveu soit complet). Si j’étais Lynda Chater, j’aurais vraiment quelques mots à dire à mon éditeur sur ses choix de marketing.

Tout commence en Angleterre, à Guildford dans le Surrey, par une froide et humide journée de décembre (si ce n’est pas une preuve supplémentaire que ce livre a sa place dans ce calendrier !). L’histoire est racontée par Harriet. Harriet a la cinquantaine, un physique quelconque, voire ingrat. Elle vit seule, et sa vie sentimentale est un échec, ou plutôt un désert. Pour l’aider à traverser cette existence solitaire, elle peut compter sur sa passion pour la littérature, un esprit vif, un sens de l’humour affûté… et la consolation occasionnelle du whisky. Et aussi son travail à la bibliothèque municipale. Mais cela est sur le point de changer. Car en cette froide journée de décembre, elle se fait renvoyer. Suite aux restrictions budgétaires auxquelles doit faire face la bibliothèque, Harriet est jugée plus obsolète que ses jeunes collègues.

Quelques heures plus tard, elle est invitée à une soirée chez une amie. Parmi les convives, elle y fait une rencontre particulière: le Diable en personne.

Mephisto, je devrais dire, maintenant que nous nous appelons par nos prénoms. Peut-être qu’il n’est pas le véritable diable lui-même, mais il m’a assuré en tout cas qu’il n’était pas tout en bas de la hiérarchie.

Mephisto propose à Harriet un pacte faustien : la jeunesse (et la beauté) en échange de son âme. L’offre est séduisante; Harriet y voit la chance de prendre une revanche sur la vie et d’avoir enfin tout ce qu’elle souhaite – carrière, gloire et fortune. Et aussi l’amour, une famille. De toute façon, elle se dit qu’elle n’a rien à perdre. A part peut-être le salut de son âme, mais qu’irait-elle faire au paradis ?

Même l’enfer paraît préférable à une éternité coincée à Disneyland.

Harriet accepte donc le marché. C’est ainsi que le lendemain, elle se réveille à Los Angeles dans le corps de Cindy, magnifique jeune femme de vingt-cinq ans. (Un voyage du Surrey à Los Angeles, peu avant les fêtes de fin d’années – tiens, ce n’est pas sans rappeler le point de départ de The Holiday, un classique parmi les films de Noël, sorti quelques années après ce livre).

Commence alors une nouvelle vie pour Harriet. Une vie dont les péripéties sont assez jouissives à suivre. Car si Harriet a un nouveau corps, elle conserve en revanche son esprit – son intelligence et l’expérience accumulée durant ses cinquante années de sa première vie. Le mélange s’avère détonant.

A propos de Note à mon moi de sixième primaire, je vous parlais de la possibilité de pouvoir revivre son passé tout en conservant sa conscience et son expérience acquise à ce jour. Une possibilité évidemment toute hypothétique mais qu’on rêverait bien parfois d’avoir. Et qui, dans ce livre, devient réalité. Avec ici, en prime de la jeunesse retrouvée, un physique clairement amélioré. Sur le papier, le marché semble parfait. Est-ce que l’expérience d’Harriet/Cindy le confirmera ? Ou est-ce que, même à 50 ans, Harriet est en route pour un Bildungsroman ?

Guildford Library
La bibliothèque de Guildford, scène de quelques moments croustillants du livre. De passage dans la ville pour un cours de théâtre musical à la Guildford School of Acting, quelques années après ma lecture, je n’ai pas pu résister à un petit pèlerinage.

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